Nous sommes Raphaël & Antoine, originaires de Bretagne, en France et amis de longue date. Alors que nous étions partis pour une année en Nouvelle-Zélande, le Covid est un peu venu chambouler nos perspectives.
Nous voici aujourd’hui en Australie, terriblement chanceux, à l'aube d’une aventure qui nous tient à coeur; la traversée de l’île continent à vélo.

Le projet débute dans la ville de Devonport au nord de l’île de la Tasmanie. Ce territoire qui semble tout petit lorsque l’on regarde la carte de l’Australie mais qui fait tout de même 2 fois la superficie de la Bretagne.
Après avoir fait le tour de l’île et bravé l’hiver austral, nous prendrons le ferry dans le sens inverse direction Melbourne. Nous nous dirigerons alors vers Adélaide le long de la côte, avant de nous rendre à Darwin en passant par Alice Springs. Le tout agrémenté de quelques légers détours. Cela devrait nous faire un parcours aux alentours des 7000 km, où certains passages vont se résumer à des lignes droites à nous en faire perdre les pédales.
Les chiffres en font alors presque tourner la tête, vingt-cinq millions d’habitants, dont quatre-vingt-dix pourcents d’entre eux vivent à moins de cinquante kilomètres de la côte, sur une superficie équivalente à quatorze fois celle de la France.
L’immensité la plus totale mais surtout un lieu hostile doté de plusieurs parties désertiques.

En prenant davantage de recul sur les conditions de notre périple, nous sommes arrivés à la conclusion suivante : nous nous apprêtons à nous confronter, pour notre plus grand plaisir et seulement pendant quelques semaines, à des réalités auxquelles plus de 10/100 de la population doit faire face chaque jour; avoir accès à une eau potable en quantité suffisante pour subvenir à des besoins primaires.
En effet, d’après un rapport de l’Unicef, en 2017, 840 millions d’individus ne bénéficient pas d’un service élémentaire d’accès en eau potable. Selon cette même enquête, 2,1 milliards de personnes ne disposent pas d’un service d’approvisionnement en eau salubre à leur domicile.
La consommation d’eau impropre est vectrice d’énormément de maladies qui ravagent ces populations pauvres, d’autant plus lorsque celles-ci ne disposent que d’un accès très restreint à des services de santé élémentaires. Ces problématiques ont également été au centre de nos préoccupations (nous Occidentaux), il y a maintenant un peu plus d’un siècle.
Ces chiffres permettent la mise en lumière des inégalités criantes qui aujourd’hui plus que jamais régissent Notre monde. Pour la majorité des habitants de pays développés ces questions ne font même plus sens, l’eau jaillit de nos robinets, de nos pommeaux de douches, de fontaines dans la rue… Nous nous en servons pour laver nos voitures, rendre nos pelouses plus vertes et faire disparaître nos besoins. L’eau de nos toilettes est plus propre que l’eau consommée au quotidien par 1/3 de la population mondiale. Nous sommes arrivés à un tel niveau de consommation que l’on peut maintenant acheter de l’eau en bouteille plastique en se basant sur des critères tels que : la forme de la bouteille, son goût où les minéraux qu’elle contient.

Notre ton ne se veut aucunement moralisateur car nous sommes tous tributaires de la société dans laquelle nous vivons. En revanche, nous pouvons tous faire un geste pour pallier aux inégalités qui régissent le monde, c’est pourquoi nous décidons de mettre notre voyage au service de cette cause.

C’est donc avec grand plaisir que nous décidons d’ouvrir cette récolte de fonds au profit de l’organisation à but non-lucratif Charity Water.